Comment traite-t-on l’hépatite C ?

Les traitements de l’hépatite C chronique visent à éradiquer le VHC, à prévenir, stabiliser ou faire régresser les lésions du foie, et à éviter que ne se développent des complications comme la cirrhose ou le cancer du foie. Ils doivent également permettre à terme de réduire le nombre de nouveaux cas de personnes atteintes d’hépatite C en France. L'infection chronique par le VHC peut entraîner des modifications structurelles du foie. Le traitement de l'hépatite C vise à prévenir la progression et à éviter les complications associées à la maladie. L'hépatite C, est beaucoup plus fréquente que vous ne le pensez. Contrairement aux hépatites A et B, la règle pour l'hépatite C, est de devenir chronique : environ 80 personnes qui acquièrent le virus seront incapables de l'éliminer. L'évolution est lente et silencieuse, même en présence de lésions hépatiques déjà avancées.

Qu'est ce que l'hépatite C ?

La transmission du VHC se fait par contact avec le sang de personnes infectées : risque élevé, par voie sexuelle : risque faible et de la mère infectée à son enfant environ une transmission, toutes les 20 naissances. Les transfusions sanguines étaient un moyen de contamination très courant, le test permettant d'identifier les porteurs du virus est apparu. Aujourd'hui, le risque de recevoir du sang contaminé par le VHC est d'une infection pour deux millions de transfusions. On ne peut pas en dire autant de l'utilisation de pinces et de coupe-ongles, de rasoirs et d'autres instruments de coupe éventuellement contaminés. Contrairement aux hépatites A et B, un vaccin contre l'hépatite C n'a pas encore été découvert. L'infection chronique par le VHC peut entraîner des modifications structurelles du foie. Comme pour l'hépatite B, la réponse inflammatoire déclenchée par les cellules du système de défense et les caractéristiques génétiques du virus sont associées au degré et à l'intensité des lésions hépatiques. Dans certains cas, l'agression chronique provoque des foyers de fibrose comme s'il s'agissait de cicatrices qui peuvent conduire à une cirrhose. Dans une période de 20 ans, environ 20 personnes infectées par le VHC développeront une cirrhose. L'une des complications les plus redoutées associées à la cirrhose est l'apparition d'un hépatocarcinome : une personne sur 50 atteinte de cirrhose développera un cancer du foie.

Le traitement de l'hépatite C

L'objectif du traitement de l'hépatite C, est de prévenir la progression et d'éviter les complications de la maladie. L'ère du traitement a commencé avec un petit essai clinique, avant même que le VHC ne soit connu. Les auteurs y décrivent l'amélioration des tests de la fonction hépatique par l'application de l'interféron alpha. Lorsqu'il a été découvert, il est devenu évident que l'interféron avait la propriété de réduire le nombre de particules virales dans le sang. Le traitement, cependant, se faisait par injection, avait de multiples effets secondaires et un faible taux de réponse. La deuxième percée, avec la publication d'une étude clinique sur l'administration de l'antiviral ribavirine, un médicament qui, associé à l'interféron, a augmenté la période de suppression de l'activité virale, amélioré les tests de la fonction hépatique et les caractéristiques histologiques du foie. Cette combinaison, maintenue pendant 48 semaines, a permis de supprimer le VHC dans 40 50 cas, soit un nombre deux à trois fois supérieur à celui obtenu avec l'interféron seul. Le troisième, avec l'apparition de l'interféron dit pégylé, une forme de présentation qui présente moins d'effets secondaires et permet une administration une fois par semaine. Dans certains sous-types du VHC : génotypes 2 et 3, seules 24 semaines de traitement associées à la ribavirine sont suffisantes pour obtenir une réponse durable dans 70 80 cas. La quatrième avancée semble se produire maintenant avec un nouvel antiviral, le telaprevir, développé spécifiquement pour bloquer l'action d'une enzyme nécessaire à la réplication du virus. Deux articles récemment publiés dans le Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterre ont démontré que le téléprevir associé à la combinaison de l'interféron pégylé et de la ribavirine augmente considérablement les taux de suppression virale, même dans le sous-type de développement le plus défavorable : sous-type 1. Deux décennies de recherche visant à déchiffrer la structure moléculaire du VHC semblent porter leurs premiers fruits. De nouveaux médicaments conçus spécifiquement pour la détruire pourraient conduire à des traitements plus efficaces pour tous les porteurs de l'hépatite C. L'hépatite C bénéficie de traitements qui nécessitent une surveillance très précise. Quand le diagnostic d’hépatite chronique C est posé, le traitement antiviral n'est pas donné systématiquement. Souvent la prise en charge consiste à faire une surveillance régulière chez les personnes ayant un taux de transaminases normal et à faire une évaluation de l’état du foie par la biopsie ou une des méthodes non-invasives : fibrotest et fibroscan chez celles dont le taux de transaminases est élevé. Si le traitement est indiqué, il consiste à prendre des médicaments antiviraux pendant une durée de 6 à 12 mois pour tenter d’éliminer le virus. La durée du traitement dépend du sous-type du virus de l'hépatite C et de la charge virale, c'est-à-dire de la quantité de virus détectée dans le sang. Ce traitement est composé de l'association de deux médicaments : on parle de bithérapie. Elle est fondée sur l'administration de :

- l'interféron. C'est une molécule naturellement présente dans l'organisme qui a pour rôle d'augmenter les réponses du système immunitaire lors d'une agression comme c'est le cas dans l'hépatite C. Deux types d'interféron sont disponibles : l’interféron standard, qui doit être administré par injection sous-cutanée trois fois par semaine et l’interféron pégylé qui ne nécessite qu'une seule injection par semaine ;

- la ribavirine. Cette molécule permet de potentialiser, c'est-à-dire d'augmenter, l'effet de l'interféron. Elle se présente sous forme de gélules que l'on prend par voie orale.

Seule la moitié des personnes sous biothérapie parviennent à éliminer le virus. Cela est dû à la sensibilité variable des sous-types de virus au traitement.

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